Les experts scientifiques accusent les logements énergivores comme les principaux responsables des émissions de gaz à effet de serre. Voilà pourquoi le gouvernement veut les éradiquer. Plusieurs stratégies ont été adoptées. Rendre obligatoire la présentation des notes DPE (Diagnostic de performance énergétique) d’un bien immobilier lors d’une vente ou d’une location figure sur la liste. Découvrez comment se calcule la classe énergétique d’un logement ?
Le calcul des notes DPE
Le diagnostic de performance énergétique est une étude thermique menée par un diagnostiqueur agréé. Sa réalisation est devenue obligatoire lors d’une vente ou d’une mise en location d’un bien immobilier. Le rapport établi après l’examen doit aussi intégrer le dossier de diagnostic technique.
L’acquéreur ou le locataire trouvera dans le DPE la classe énergie du bien immobilier. Ils pourront alors avoir une idée du montant de la facture d’énergie à payer en occupant le logement. On peut dire que c’est l’un des plus importants diagnostics obligatoires.
Faire un diagnostic de performance énergétique revient à calculer la classe énergie d’un bâtiment. Elle va de A (la meilleure note) à G (la plus mauvaise note). Il faut la mentionner dans les annonces immobilières. Notons que faire des diagnostics de performance énergétique n’est pas une opération qui s’improvise. Il faut les compétences techniques d’un diagnostiqueur agréé. La même règle s’impose d’ailleurs lors de la réalisation des diagnostics immobiliers obligatoires.
Le mode de calcul utilisé pour établir les notes DPE
Pour calculer les notes DPE d’un bien immobilier, une seule technique peut être appliquée depuis juillet 2021. Il s’agit de la méthode 3CL ou « calcul de la consommation conventionnelle des logements ».
Auparavant, les diagnostiqueurs utilisaient la méthode d’évaluation de la consommation réelle ou « sur facture ». Elle ne prend en compte que le mode de vie des occupants du logement, la durée d’occupation du lieu et les factures consommées au cours des trois dernières années. Cette technique a donné des résultats imprécis et parfois erronés.
Avec la méthode dite 3CL, les diagnostiqueurs doivent prendre en considération une longue liste de données techniques pour établir les notes DPE. Cette technique se montre plus fiable et standardisée. Elle donne des résultats précis. Notons qu’un diagnostiqueur doit obligatoirement utiliser un logiciel certifié par l’Agence de la transition écologique ou Ademe.
Le calcul de l’étiquette énergétique
Le diagnostiqueur doit d’abord calculer la consommation énergétique du bâtiment ou plutôt le nombre de kWh/m²/an. Il doit prendre en compte différents critères à commencer par la surface habitable réelle du logement ou SHAB. Les cloisons, les murs, les trémies, les espaces extérieurs, les zones non chauffées et les espaces de moins de 1,80m de hauteur sont exclus.
Le professionnel doit aussi prendre en compte les ponts thermiques se trouvant entre les parois lourdes. Elles incluent notamment le plancher bas, le plancher haut, les menuiseries et le mur porteur. Le degré d’isolation du bâti s’ajoute sur la liste des critères retenus. Il ne faut pas oublier le niveau de consommation de chauffage. Il est déterminé selon :
- la zone climatique,
- le type d’équipements de chauffage et de production d’eau chaude sanitaire utilisé,
- la puissance nominale des générateurs des systèmes utilisés,
- les données d’inertie du bâtiment.
Enfin, le diagnostiqueur prend en compte les déperditions thermiques liées à l’aération du logement. Elles sont généralement associées à la perméabilité du bâti et au système de ventilation.
Le professionnel est tenu de saisir toutes ces données dans le logiciel. Il peut alors connaître la consommation annuelle en kWh du logement. Il ne reste plus qu’à diviser la valeur obtenue par celle de la surface du bâti.
Le calcul de l’étiquette climatique
Le diagnostiqueur doit ensuite déterminer les émissions de CO2 du logement en utilisant la formule suivante : Émissions annuelles de CO2/surface du logement. Elles sont exprimées en kg équivalent en CO2/m² par an.
L’attribution des notes DPE
Le professionnel du diagnostic immobilier va fusionner les deux notes obtenues. Il retient la plus mauvaise des deux afin de trouver la classe d’énergie finale. Certains paramètres pourraient faire chuter les notes DPE. Il y a entre autres la mauvaise isolation des parois lourdes et le mode de chauffage énergivore et polluant comme la chaudière au fioul.
Les 7 classes DPE et leur signification
La note A
Il s’agit de la meilleure classe énergie. Elle est uniquement accordée au logement consommant moins de 70 kWh d’énergie /m²/an. Son émission de GES est également limitée à 6 kg/m² par an. Notons que les performances énergétiques des bâtiments classés A sont très élevées. Ils promettent à leurs occupants des économies d’énergie importantes. Notons qu’une note A au DPE est difficile à atteindre lors d’une rénovation énergétique. Elle est toutefois accessible facilement pour une construction neuve.
La note B
Obtenir la note B au DPE est aussi une bonne chose. Cela signifie que le bien immobilier possède une bonne performance thermique. Il consomme entre 70 et 109 kWh d’énergie /m²/an. Le logement est aussi peu polluant. Il affiche un niveau d’émission de GES situé entre 6 à 10 kg/m²/au, un niveau raisonnable. Un bâtiment classé B dispose généralement du label BBC (bâtiment basse consommation).
La note C
Il s’agit également d’une bonne note au DPE. Un logement doté d’une consommation d’énergie comprise entre 110 et 179 kWh /m²/an avec des émissions de GES situées entre 11 à 29 kg /m²/an peut obtenir la note C. Cette classe énergétique est souvent accordée aux logements récents.
La classe D
La plupart des bâtiments en France possèdent une note D au DPE. Construits dans les années 80 ou 90, ils ont été rénovés récemment. Par conséquent, ils affichent un niveau de consommation d’énergie entre 180 et 249 kWh /m²/an. Leur niveau d’émission de CO2 reste aussi raisonnable. Il va de 30 à 49 kg/m²/an.
Si vous avez un logement classé D, vous n’êtes pas obligé de réaliser des travaux d’économie d’énergie. Votre habitation peut vous offrir un bon niveau de confort. Toutefois, il vaut mieux améliorer le DPE du bien, car d’ici quelques années, il risque d’avoir la plus mauvaise note au diagnostic énergétique.
La classe E
Un logement classé E consomme entre 250 et 329 kWh d’énergie /m²/ an. Il émet aussi 50 à 59 kg équivalent CO2/m²/an. Il s’agit donc d’un bâtiment énergivore et peu confortable. Il lui faut des travaux d’économie d’énergie importants.
La classe F
Il s’agit d’une note médiocre. Un logement classé F est gourmand en énergie. Son niveau de consommation oscille entre 330 et 419 kWh /m²/an. La quantité de CO2 qu’il émet par an s’élève entre 70 et 99 kg/m²/an. Pour améliorer la performance énergétique d’un tel logement, il faut entreprendre un bouquet de travaux de rénovation.
La classe G
C’est le plus mauvaise classement au DPE. Le calcul réalisé a révélé 420 kWh d’énergie consommée /m²/an et plus de 100 kg de CO2 émis /m²/an. La note G est surtout attribuée à une habitation très ancienne qui n’a jamais été rénovée.
L’amélioration de la performance énergétique d’un tel logement classé G constitue une opération coûteuse. En effet, il faut réaliser des travaux de rénovation globale.
Notons qu’un tel projet est à accomplir avec méthode. Il doit commencer par un audit énergétique. Cette étude thermique permet de bien connaître l’état du logement ou chaque partie du bâtiment qui a besoin d’être traitée. Notons que les travaux de rénovation énergétique globale donnent droit à plusieurs aides étatiques et privées. Il y a entre autres MaPrimeRénov’ parcours accompagné et le Coup de pouce rénovation d’ampleur. Les travaux doivent permettre d’améliorer nettement la performance énergétique du bâtiment. Autrement dit, ils doivent garantir des sauts de classe énergie.